• Bonjour à tous,

    Comme vous le savez peut-être un gros projet éolien est dans les tuyaux entre Mouthoumet et Quintillan. Samedi dernier EDF EN (EDF énergie nouvelle, filiale énergies « vertes » d’EDF) avait convié la population des communes concernées par l’implantation pour faire sa com sur l’éolien avec un petit volet sur leur projet Hautes Corbières. Autour de panneaux aux discours très orientés et parfois malhonnêtes EDF nous a vanté le bienfait des éoliennes sur le territoire (propagande de com classique pour défendre ses intérêts privés).

     

    Il s’agit d’un projet d’environ 40 éoliennes de 3 mégawatts réparties entre Quintillan et Mouthoumet (une dizaine de machines dans le secteur Mouthoumet (Col des Fourches au Roc Nitable), une douzaine de machines dans le secteur de plateaux à cheval entre Massac, Laroque-de-Fa, Dernacueillette et Davejean, et deux lignes d’une dizaine de machines dans le secteur sud-est de Quintillan) (voir zonage en PJ). Pour des contraintes d’accès et de desserte routière les machines sont limitées à des pales de 45m maxi soit environ 120 m de haut par éolienne.

    Bien entendu, nombreux à avoir une sensibilité écolo, on est par principe pour les énergies renouvelables (certains d’entre nous sont à Enercoop), mais quand elles s’inscrivent dans un contexte réfléchi et une vraie politique énergétique derrière, ce qui est très loin d’être le cas ici. Pour info ce projet est à l’initiative personnelle d’un groupe de Maires qui a sollicité des promoteurs pour retenir EDF EN (parmi d’autres promoteurs), sans aucune concertation publique avec comme fallacieux objectif la récupération de subsides pour la gestion des communes et un projet de financement d’un pseudo-projet de développement territorial qui n’existe pas.

    Nous sommes quelques-uns à être opposé à ce projet de parc éolien pour les raisons suivantes.

    Environnementales : si il y-à bien une zone rouge en terme d’enjeux éolien en France c’est bien ici dans les Hautes Corbières : 3 sites Natura 2000 (deux ZPS et une ZSC), 4 espèces de Vautours présentes dont une nicheuse proche des sites d’implantations, très gros transit quotidien de Vautours dans les secteurs concernés. Deux couples d’Aigles royaux dont les territoires seront directement impactés par le projet, de nombreux couples de Circaètes, présence d’Aigles bottés (l’Aude détient le record Français pour le nb. de couples nicheurs de ces deux dernières espèces). L’Aude est sur un axe de migration majeur pour les migrateurs ouest-Européens avec en fonction de la météo (entrées maritimes) des milliers de rapaces en migration sur les cols des Hautes-Corbières (et tous les autres oiseaux migrateurs, nocturnes notamment). Des sites d’intérêts Européens pour les Chauve-souris avec des transits importants dans les secteurs concernés. Un des hauts lieux Français pour sa richesse en orchidées avec notamment le secteur du Col des Fourches de réputation nationale pour les espèces d’orchidées rares qui y poussent. Sans parler des reptiles, insectes…

    Paysagères : L’aspect esthétique des éoliennes est discutable car assez subjectif. Néanmoins il n’existe plus beaucoup d’endroit préservés paysagèrement et sauvages comme l’est notre secteur des Corbières : ses paysages, ses immensités, et le caractère sauvage sont un des atouts remarquables du secteur, que ça soit pour le tourisme mais aussi pour ce qui nous a incité à nous y installer et à y vivre. Il faut défendre cette identité paysagère notamment vis à vis des sites touristiques des Châteaux Cathares. Quand on discute avec les gens qui viennent séjourner ici (gîte notamment) c’est cette dimension paysagère qui ressort très souvent. De plus, les secteurs concernés sont pour certains des zones pastorales intéressantes, et les éoliennes impacteront des terres agricoles.

    Economiques : les municipalités concernées sont attirées par l’appât du gain que leur font miroiter les promoteurs, néanmoins ce qui est reversé aux communes est dérisoire par rapport à ce qui est engrangé par les promoteurs privés (ici EDF EN). Pour des raison fiscales, c’est l’intercommunalité qui récupère la très grande majorité des taxes pro et autres (80% de mémoire), et croyez vous un instant que celles-ci seront redistribuées dans les territoires concernés ??

     Démocratiques : Il est hallucinant qu’un tel projet se fasse dans le dos des citoyens, sans aucune concertation, ni réunion publique. Qui plus est si c’est pour financer un projet de territoire. On prend le problème par le mauvais bout.

     Développement territorial : Puisque c’est le crédo avancé par les élus concernés pour justifier ce projet, n’aurait-il pas été plus judicieux, stratégique et démocratique de poser les bases d’un vrai projet de territoire (c’est une coquille vide pour l’instant) ambitieux avec des grands axes de travail (installation agricoles, maintien du tissu social, accès au logement, tourisme nature, revitalisation pour garder notre école…), de monter ce projet avec les citoyens, et de trouver l’ambition de le chiffrer, en cherchant et en mobilisant collectivement les financements à mettre en face ???

     

    Qui plus est avec le raisonnement de ces élus pourquoi alors chaque groupe de communes ne pourrait pas du coup légitimement demander son parc éolien ? Et du coup faire fleurir l’ensemble des Corbières de moulins à vent ?

    Qui plus est ce genre de projet pourrait être un frein au projet de développement du futur Parc Naturel Régional, outil de développement territorial (si bien orienté) qui pourrait être beaucoup plus efficace en terme de retombées pour nos communes et notre territoire.

     Techniques : les contraintes de raccordement au réseau sont importantes et pourront avoir des répercutions environnementales.

     Réduction des impacts : à l’heure actuelle les outils de réduction des collisions des machines par les chauves-souris et les oiseaux sont inefficaces. Les mesures compensatoires ne sont souvent pas suivies et surtout exemptes de gestion à moyen-long terme (on parle de 20 ans d’activité pour ce genre de parc éolien), et ne répondent pas aux logiques fonctionnelles des espèces impactées (territoires des grands rapaces notamment).

     Politique énergétique : L’Aude satisfait déjà et même dépasse la part de l’énergie renouvelable dans la consommation finale d’énergie visée à l’échelle nationale pour l’horizon 2020. Le nombre de parc éolien dans le département est énorme alors que pour autant il est l’un des plus riche de France en terme de Biodiversité. Stop, la coupe est pleine. Plus d’info ici : http://moratoire-eolien.lpo11.fr/

     C’est pour ces différentes raisons et pour débattre ensemble que nous vous invitons à vous mobiliser rapidement contre ce projet délirant.

     Il serait bien de se réunir tous ensemble pour discuter de tout ça et des moyens d’action à mettre en œuvre. Le projet n’en est qu’au stade de faisabilité (même si les communes concernées ont déjà acté par délibérations municipales les promesses de bail sur les parcelles concernées par l’implantation des machines et des accès à celles-ci). Dès lors, une mobilisation citoyenne soutenue peut encore jouer dans la balance avant d’envisager les combats de procédures. La prochaine réunion d’info d’EDF EN est prévue à Quintillan le 5 novembre à 9h00, on pourrait d’ors et déjà s’y rendre les plus nombreux possible avec force de banderoles et panneaux pour montrer aux représentants d’EDF et aux élus notre opposition (pacifique) à ce projet (sans oublier les médias).

     A bientôt,

     Matthieu & Annaïg

     P.S.: merci de transférer aux personnes de votre entourage

    Voir les zonages sur les photos ci-dessous et d'autres infos à :

    http://court-circuitencorbieres.eklablog.com/reunion-sur-le-projet-eolien-le-5-novembre-a127339232

    Projet éolien

    Projet éolienProjet éolien


  • Le clip des journées de la Transition :très bien fait et ultra court (1 min)

    http://www.journeetransition.org/


  • Bonjour,
    Vous trouverez ci-dessous une lettre ouverte très intéressante, à l'actif de grands chefs cuisiniers.
    Mathieu Dalmais


    -- 
    Mathieu Dalmais, Animateur
    Pôle "Politiques Agricoles et Prospectives" (Alimentation ; Relocalisation ; Agriculture Biologique)
    Pôle "Social" (Installation/transmission ; Femmes ; Jeunes)
    
    Confédération paysanne
    104 rue Robespierre - 93170 Bagnolet
    Tél : 01 43 62 10 31 
    mdalmais@confederationpaysanne.fr






    Le 22 septembre à 17h15 | Mis à jour il y a 20 heures

    Véritables précurseurs de la cuisine végétale, Michel et Sébastien Bras font partie des premiers signataires. ( José A. Torres)

    De grands chefs parmi lesquels Michel et Sébastien Bras, Yannick Alléno, Olivier Roellinger, Mauro Colagreco ou encore l'Aveyronnais Cyril Lignac ont dénoncé dans une lettre ouverte

     

     la fusion annoncée entre Bayer et Monsanto, qui représente selon eux un "danger pour nos assiettes". 

    Publiée mardi par le site d'actualité gastronomique Atabula, cette "lettre ouverte contre l'invasion de l'agrochimie dans nos assiettes" a déjà été signée par une centaine de chefs de cuisine et pâtissiers en France, quelques jours après le rachat par le chimiste allemand Bayer du fabricant américain controversé de pesticides et semences OGM Monsanto. "Des enjeux majeurs pour notre alimentation se jouent actuellement. Non, la nature, la diversité et la qualité de notre alimentation ne doivent pas passer sous le rouleau compresseur liberticide du groupe Bayer-Monsanto", fustige la lettre.

     

    "Ardents défenseurs du bien manger, engagés quotidiennement dans la valorisation du bon produit et des petits producteurs, les professionnels de la restauration veulent rappeler leur attachement à quelques valeurs fondamentales: le soutien à la biodiversité, le respect de l'environnement et la santé des consommateurs". "Sans un produit sain et de qualité, sans diversité des cultures, le cuisinier ne peut plus exprimer son talent créatif", souligne aussi le texte.

     

    "Responsabilité et à la prise de conscience collective"

     

    "Ce rapprochement agrochimique constitue un danger pour nos assiettes, mais il est également une source d'inquiétude pour les paysans et les agriculteurs qui voient se limiter leur liberté de planter et cultiver telle ou telle semence". "Demain, à cause des OGM, du Roundup et des différents produits chimiques sortis des usines, les diversités culturale (du sol, NDLR) et culturelle n'existeront plus", s'alarme la lettre, qui appelle "à la responsabilité et à la prise de conscience collective".

     

    A l'origine de cette lettre ouverte, le fondateur et rédacteur en chef d'Atabula, Franck Pinay-Rabaroust, s'est réjoui de la réponse rapide des chefs qu'il a sollicités. "Aujourd'hui ils ont une visibilité médiatique, un poids, un discours à tenir", a souligné le journaliste, ancien rédacteur pour le guide Michelin. Le site, qui se veut un "média d'information mais aussi d'opinion, qui aime s'engager", compte traduire la lettre en anglais, "pour élargir le débat le plus possible".

     

     

    http://www.centrepresseaveyron.fr/2016/09/22/bayer-monsanto-bras-et-lignac-inquiets-pour-nos-assiettes,1012507.php


     

    Version française

     

    Lettre ouverte contre l’invasion de l’agrochimie dans nos assiettes

     


     

    Le rachat du groupe américain Monsanto par l’allemand Bayer, en septembre 2016, ne peut pas laisser les professionnels de la restauration indifférents. Avec cette acquisition, ce nouveau mastodonte des semences et des pesticides a une ambition : contrôler toute la chaine alimentaire, de la terre où pousse la semence jusqu’à l’assiette du consommateur. Une telle entreprise n’a qu’une ambition : accroitre ses activités, donc ses bénéfices, sur tous les continents, au mépris de la biodiversité et de la santé des populations. Si l’Union européenne s’est montrée inquiète suite à ce rapprochement, les citoyens ne peuvent se contenter de regarder la chimie remplir leurs assiettes.

     

    Ardents défenseurs du bien manger, engagés quotidiennement dans la valorisation du bon produit et des petits producteurs, les professionnels de la restauration veulent rappeler leur attachement à quelques valeurs fondamentales : le soutien à la biodiversité, le respect de l’environnement et la santé des consommateurs. Ce rapprochement agrochimique constitue un danger pour nos assiettes, mais il est également une source d’inquiétude pour les paysans et les agriculteurs qui voient se limiter leur liberté de planter et cultiver telle ou telle semence. Demain, à cause des OGM, du Roundup et des différents produits chimiques sortis des usines, les diversités culturale et culturelle n’existeront plus. La nature vivante ne sera plus qu’un produit marketé, transformé, muté au service d’un Léviathan.

     

    Il est nécessaire que les chefs et tous les acteurs de la restauration prennent la parole et expriment publiquement leurs inquiétudes : sans un produit sain et de qualité, sans diversité des cultures, le cuisinier ne peut plus exprimer son talent créatif. Il n’est plus en mesure de faire son métier comme il l’aime et de le transmettre avec passion. Quant au paysan et à l’agriculteur, ils se transforment en simples exécutants d’un grand tout agrochimique qui les dépasse : des ouvriers à la solde d’une entreprise apatride, hors sol.

     

    Cette Lettre ouverte contre l’invasion de l‘agrochimie dans nos assiettes est un appel à la responsabilité et à la prise de conscience collective. Des enjeux majeurs pour notre alimentation se jouent actuellement. Non, la nature, la diversité et la qualité de notre alimentation ne doivent pas passer sous le rouleau compresseur liberticide du groupe Bayer-Monsanto.

     

     

     

    http://www.atabula.com/lettre

     

    -ouverte-agrochimie-bayer-monsanto/





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